Nothing Personal est une nouvelle d’Olivier Gagnon appartenant à la gamme “Fiction Augmentée” de Catalyst. Elle est accompagnée des statistiques des différents personnages prenant part à l’intrigue, prêts à être utilisés dans une partie.
2076. Mr. Johnson est charismatique et habitué à manipuler les gens, qu’il s’agisse des employés de Renraku à qui il dispense des formations ou des shadowrunners qu’il engage pour des missions clandestines. Sa vanité et son arrogance n’ont d’égales que son ambition : les autres, pour lui, ne sont que des pions destinés à satisfaire ses désirs et servir son avancement au sein de la corporation. Quant aux shadowrunners, ce sont des atouts tout juste bons à être utilisés et sacrifiés. Même quand Mr. Johnson envoie des runners à une mort certaine, ça n’a rien de personnel — les affaires sont les affaires…
Mais lorsqu’un assassin Elfe cybernétisé débarque dans sa chambre d’hôtel, bien décidé à découper Mr. Johnson en rondelles, les choses deviennent d’un coup un peu trop personnelles. De toute évidence, quelqu’un a décidé que Mr. Johnson était à son tour devenu un “atout sacrifiable”. Mais qui, et pourquoi ? Une nuit suffit pour que le monde de Mr. Johnson s’écroule. Livré à lui-même dans les ombres d’Atlanta, il ne pourra compter que sur son bagout pour espérer survivre… et sur ces mêmes shadowrunners pour lesquels il n’avait jusque-là que du mépris.
Nothing Personal permet de se glisser dans la peau de Mr. Johnson le temps de cette nuit pleine de rebondissements. Raconté à la première personne et souvent assez cru, le récit trouve le ton juste à base de phrases courtes et expéditives, pétries de suffisance. Ce style évoque immédiatement la manière de parler associée aux commerciaux, marketeurs et autres “jeunes cadres dynamiques”.
Mr. Johnson est à la fois détestable, pédant, égocentrique… et étrangement attachant. En tant que lecteur, on prend un malin plaisir à le voir choir de son piédestal, mais on prend tout autant de plaisir à suivre ses tentatives pour s’en sortir, et retourner la situation à son avantage. Un protagoniste dont on est partagé entre l’envie de le voir souffrir et celle de le voir triompher est, à mon sens, un bon protagoniste, surtout dans un monde en nuances de gris comme celui de Shadowrun.