Hotel Artemis // Drew Pearce

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Sorti en 2018, le film Hotel Artemis a été décrit comme John Wick à la sauce John Carpenter”. Si le parallèle avec les films de Carpenter est assez évident (notamment le côté “on a pas d’argent mais on est malins”), la comparaison avec John Wick s’arrête à une similitude de cadre : le fameux hôtel Artemis qui donne son titre au film évoque, superficiellement, le Continental où l’assassin incarné par Keanu Reeves a ses entrées.

Mais Hotel Artemis n’est pas le même genre de film que John Wick, et parvient à installer un univers qui lui est propre. Déjà, on est dans un futur cyberpunk certes low-tech mais bien reconnaissable. Implants, réalité augmentée, mégacorporations, néons, personnages plus ou moins amoraux évoluant en marge de la loi : tous les codes sont présents.

Hotel Artemis est un huis-clos se déroulant quasi-exclusivement dans l’hôtel en question, une bâtisse miteuse au look art déco reconvertie en clinique clandestine pour criminels. La clinique n’a que trois règles : pas d’armes à feu, pas de flics, et on ne tue pas les autres patients, qui ne sont connus que par les noms des suites qu’ils occupent.

Évidemment, tout cela va voler en éclat par une chaude nuit de 2028. Dehors, Los Angeles est à feu et à sang : les mégacorporations ont décidé de privatiser l’eau potable, déclenchant des émeutes à travers toute la ville. C’est alors que quatre patients arrivent à l’hôtel Artemis : Waikiki (Sterling K. Brown) amène son frère Honolulu, blessé lors d’un braquage. Acapulco (Charlie Day), un trafiquant d’armes, attend son exfiltration. Nice (Sofia Boutella) a reçu une balle dans la jambe. Et pour couronner le tout, voici que débarque à son tour le propriétaire des lieux et parrain de la pègre locale, le “Wolf King” (Jeff Goldblum), escorté par son fils Crosby (Zachary Quinto), archétype de la petite frappe aigrie, et sa horde d’hommes de main.

Allant et venant d’un patient à l’autre avec sa démarche claudicante et sa verve tranchante, l’Infirmière (Jodie Foster) tente de garder la situation sous contrôle. Devenue agoraphobe suite à une tragédie, elle n’a pas quitté les lieux depuis 22 ans, mais peut compter sur son aide-soignant, l’imposant Everest (Dave Bautista), pour maintenir l’ordre. C’est alors que débarque une cinquième patiente, dont l’irruption imprévue va précipiter l’hôtel dans le chaos. D’autant que les autres patients ont aussi leurs secrets…

Porté par un cast cinq étoiles (Foster et Bautista, en particulier, sont formidables), Hotel Artemis ne parvient malheureusement pas à faire oublier la faiblesse de son scénario, très convenu. Le film écrit et réalisé par Drew Pearce semble souvent être en pilote automatique : il ne s’y passe jamais rien de surprenant, et même les dialogues semblent avoir déjà été entendus ailleurs. Puisqu’il emprunte tant à John Carpenter au niveau du style et de l’ambiance, on se demande continuellement ce que Carpenter, lui, aurait pu faire avec ce script et de tels acteurs. À coup sûr, quelque chose d’un peu plus mémorable…

N’en reste pas moins un petit film cyberpunk sans prétentions, à même d’inspirer un chouette lieu et quelques chouettes PNJ pour Shadowrun.

Inspiration Shadowrun : sous ses airs décrépis, l’hôtel Terminus cache en réalité l’une des meilleurs cliniques clandestines du sprawl. Seuls les membres peuvent y avoir accès. Peut-être les runners ont-ils accepté un job de la part de l’Infirmière, la dirigeant névrosée des lieux, en échange d’une adhésion. Ou peut-être ont-ils au contraire été chargés d’exfiltrer ou d’éliminer un patient, auquel cas ils devront se mesurer aux défenses de l’hôtel, à commencer par le troll Everest…

1 thought on “Hotel Artemis // Drew Pearce

  1. Mickey

    Ta critique m’ayant intrigué, j’ai maté ce film dont je n’avais jamais entendu parler.
    Et ma foi, s’ils ne casse pas des briques, son casting et quelques rebondissements lui donne un certain intérêt.

    De même, l’idée d’un braquage en plein chaos d’une émeute est une bonne source d’inspi; tout comme la trame générale et quelques persos, qui pourraient directement être recyclés dans un one-shot en tant que prétirés (Waikiki, Nice, Accapulco et Everest ; tous avec leurs secrets et intérêts persos).

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