All Tomorrow’s Parties // William Gibson

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All Tomorrow’s Parties est le dernier volet de la trilogie du Pont, et comme toute bonne saga celle-ci se conclut exactement là où elle avait commencée : le Bay Bridge de San Francisco*. La communauté de squatters n’est plus ce qu’elle était, rattrapée par les réalités d’un monde au capitalisme envahissant : un rutilant magasin de l’enseigne Lucky Dragon trône désormais à l’entrée du pont, annonçant les transformations qui y prennent place.

Instigateur de ce chapitre final, Colin Laney vit avec les sans-abris dans un carton de la station de métro de Shinjuku. Laney en est sûr : un point nodal aux proportions gigantesques est sur le point de se former. La fin du monde – d’un monde – est proche, et désormais Laney doit faire en sorte que Cody Harwood, le milliardaire discret qui manipulait dans l’ombre les évènements de Virtual Light, ne parvienne pas à corrompre l’émergence d’une nouvelle réalité. Pour se faire, il envoie Berry Rydell sur le Pont, avec pour mission d’y récupérer un mystérieux projecteur. Car Laney sait que la présence de Rydell est cruciale à la formation du point nodal, mais aussi celle de Rei Toei, l’idoru aux motivations insaisissables, et d’un mystérieux tueur dont la présence se fait sentir par le vide inhabituel qu’il laisse dans le réseau…

On retrouve dans All Tomorrow’s Parties un monde plus technologiquement dépouillé que ne l’était celui du Tokyo futuriste d’Idoru, mais paradoxalement, c’est là, au sein de cette communauté de squatters et de laissés-pour-compte, que le monde va connaître son changement le plus profond. Bien évidemment, de multiples personnages issus des deux premiers tomes vont refaire surface et jouer différents rôles dans cette intrigue étonnamment linéaire. Mais le personnage le plus marquant du roman reste sans aucun doute “l’homme obscur”, ce tueur qui vit dans l’instant et ne laisse aucune trace dans le monde qui l’entoure, se mouvant avec le Tao. Fait amusant, la description qui est faite de cet assassin taoïste, celle d’un homme discret aux allures de professeur, aux cheveux gris, et portant des lunettes rondes, ressemble énormément à… William Gibson.

Il faut bien comprendre que Virtual Light, Idoru et All Tomorrow’s Parties sont trois histoires connectées, et non une histoire découpée en trois romans comme le voudrait l’acception commune du terme “trilogie”. Chacun des romans qui la composent possède sa propre intrigue, même si la problématique globale n’apparaît clairement qu’à la lecture des trois livres. Du coup, certains points (nodaux ?) restent finalement assez obscurs, ce qui peut déplaire. Dommage.

Malgré ce petit écueil, All Tomorrow’s Parties reste un grand roman qui dépeint avec concision et crédibilité l’arrivée dans un monde proche du nôtre des technologies du futur (dans ce cas précis, la nanotechnologie). Et on a un immense plaisir à retrouver nos “vieux amis” Rydell, Chevette, Laney et les autres pour une ultime aventure, même si le monde en est a jamais changé, et le Pont, ayant servi son but (la transition entre deux périodes de l’histoire humaine), ne pourra jamais être traversé pour revenir en arrière…

*et non le Golden Gate qui est représenté sur la couverture de l’édition anglaise du roman…

Inspiration Shadowrun : c’était une rumeur persistante dans les Ombres, c’est sur le point de devenir une réalité : la nanotechnologie s’apprête à devenir accessible au tout-venant. Certains se préparent déjà à exploiter cette nouvelle technologie, d’autres au contraire craignent qu’elle ne provoque l’effondrement du monde. Les runners sont amenés à travailler pour les deux partis, mais bientôt ils devront prendre position. Pour ou contre la présence de nano-assembleurs dans les Stuffer Shacks ?

2 thoughts on “All Tomorrow’s Parties // William Gibson

  1. Colin.Laney

    Bonjour,

    Juste un mot pour vous remercier d’avoir écrit et mis en ligne votre article sur “All tomorow’s parties” de William Gibson. J’ai tout lu et j’aime bien votre style. C’est surtout votre analyse du roman qui m’a plue quand vous concluez que le tueur énigmatique du livre n’est autre de Gibson lui même. Brillant!

    Juste une faute de sémantique dans votre texte. Vous avez utilisé le mot “acceptation” à la place du mot “acception”.

    A+
    Colin Laney

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