Débutée en 1982 au Japon, la saga de science-fiction Macross a connu de multiples déclinaisons, à la télévision comme au cinéma. Si la franchise dans son ensemble peut être qualifiée de space opera (il y est en général question de la lutte que mène l’humanité contre diverses menaces extraterrestres), la série de quatre OAV (épisodes sortis directement en vidéo) Macross Plus, réalisée en 1994 pour célébrer le 10e anniversaire du film mythique Macross : Do You Remember Love?, préfère aux grandes batailles galactiques un conflit plus intime puisant dans les thématiques et l’esthétique propres au cyberpunk, préfigurant même le roman Idoru de William Gibson.
Macross Plus fera par la suite l’objet d’un remontage pour le cinéma agrémenté de quelques scènes supplémentaires, d’où la double catégorie de cet article.
La série originale racontait la guerre qui opposait la Terre aux Zentradi, une race de guerriers à l’ADN similaire aux humains. Ne connaissant rien d’autre que le combat, les Zentradi avaient été créés génétiquement par une ancienne civilisation, la mystérieuse “Protoculture”, dans le seul but de faire la guerre. Ils avaient finalement été vaincus par l’arme la plus originale qui soit : le choc culturel apporté par des concepts tels que la musique ou l’amour.
Réunifiées au terme du conflit, les deux races, humains et Zentradi, partaient main dans la main fonder de nouvelles colonies dans les étoiles. Outre son dénouement optimiste, presque naïf, Macross est devenu célèbre pour son mecha-design, en particulier celui des fameux chasseurs Valkyrie, capables de prendre forme d’avion ou de robot humanoïde, ainsi que pour ses triangles amoureux venant compliquer la vie sentimentale des protagonistes.
Macross Plus prend place 30 ans après l’armistice, et humains et Zentradi vivent désormais en paix sur de nombreuses planètes, comme par exemple Eden. C’est sur Eden qu’ont lieu les tests de deux nouveaux chasseurs Valkyrie : le YF-19 de Shinsei Industries, et le YF-21 de General Galaxy. Outre ses performances, la particularité du YF-21 est son système de contrôle, interfacé directement au cerveau du pilote d’essai, le Zentradi Guld Bowman.
Guld enrage en découvrant que le pilote du YF-19 n’est autre que l’humain Isamu Dyson, son ami d’enfance devenu plus féroce adversaire. Les tensions entre Guld et Isamu sont exacerbées par le retour sur Eden de Myung Fang Lone, qu’ils aiment tous les deux. Autrefois inséparable, le trio a été brisé lors d’un incident traumatisant survenu quelques années auparavant, un incident qui est la source du ressentiment de Guld vis-à-vis d’Isamu. Leur rivalité prend alors un tour meurtrier…
Myung a de son côté abandonné le chant, qui donnait autrefois un sens à sa vie, pour devenir “simple” productrice de Sharon Apple, une superstar virtuelle dont les performances hallucinogènes sont un mélange d’effets spéciaux, d’hologrammes et d’images subliminales. Afin de rendre Sharon la plus “réelle” possible, l’intelligence artificielle est en réalité interfacée à Myung, qui lui fournit les émotions qu’elle serait autrement incapable de générer.
Mais les retrouvailles de Myung avec Guld et Isamu font ressurgir les fêlures de la jeune femme, avec des conséquences dramatiques et inattendues sur Sharon, qui se découvre une conscience autonome. L’IA va désormais chercher à éliminer Myung et s’émanciper de ses créateurs. La mise en service d’un modèle de chasseur-drone totalement automatisé, le X-9 Ghost, va lui donner les moyens de ses ambitions…
Malgré un design des personnages un peu particulier et très éloigné du style de Haruhiko Mikimoto, dessinateur attitré de la saga, Macross Plus est visuellement spectaculaire. Parfaitement animés, les affrontements aériens, à couper le souffle, sont parmi les plus impressionnants jamais vus en dessin animé.
La série intègre aussi intelligemment des éléments en images de synthèse, utilisés ici pour représenter des interfaces informatiques ou les effets holographiques des concerts de Sharon. Bien que techniquement daté, le résultat est souvent saisissant visuellement.
C’est aussi par sa musique que Macross Plus se démarque. La bande-son est en effet signée Yôko Kanno, à qui l’on devra plus tard celles de Cowboy Bebop, Vision d’Escaflowne, Ghost in the Shell Stand Alone Complex, et bien d’autres. Macross Plus est l’une de ses premières réalisations, et sa musique, en particulier les chansons étranges et entêtantes de Sharon Apple, ont su marquer les esprits.
Relativement déconnectée du reste de la saga, et donc accessible même aux néophytes, Macross Plus est une œuvre majeure de l’animation japonaise, à recommander à tous les fans de science-fiction et de cyberpunk.
Inspiration Shadowrun : Deux pilotes d’essai travaillant pour deux mégacorporations différentes s’affrontent férocement pour tester un nouveau prototype, laissant une vieille rivalité personnelle prendre le dessus sur leur sens commun. Les choses prennent un tour meurtrier lorsque leurs employeurs respectifs décident de recruter des shadowrunners pour saboter le projet rival. En parallèle, l’émergence d’une nouvelle superstar de la pop affole les charts. Mr. Johnson aimerait découvrir qui est cette nouvelle madone de la musique, et recrute les shadowrunners afin d’en savoir plus. Il est bien loin de se douter que la chanteuse est en réalité un fantôme de la Matrice, qui plus est lié aux deux pilotes…