Identification des schémas (Pattern Recognition en VO) représente le début d’un nouveau cycle littéraire pour l’écrivain William Gibson. Délaissant le genre cyberpunk qui a fait son succès, Gibson ancre l’action d’Identification des schémas à une époque contemporaine, froide, envahie de marques et déshumanisée. On y suit la quête de Cayce Pollard, une consultante indépendante en design qui loue aux entreprises sa sensibilité visuelle exacerbée qui lui permet en un seul coup d’oeil de trouver les logos les plus efficaces. Comme des millions d’autres internautes, Cayce se fascine pour de mystérieux fragments de films diffusés sur Internet.
Ces films, véhiculant un imagerie poétique dont le monde semble en déficit, suscitent l’interrogation des amateurs d’art et des quêteurs de sens. Sa recherche de l’auteur des ces films va plonger Cayce dans un univers trouble, ou espions et mafias se téléscopent. Au bout du chemin, la redécouverte d’une humanité perdue et pour Cayce, peut-être, une manière se surmonter la mort de son père dans les attentats du 11 septembre 2001.
Mélancolique et habité d’une réelle tendresse pour ses personnages paumés, Pattern Recognition est peut-être le meilleur roman de Gibson depuis Neuromancien. En brouillant les frontières entre polar mâtiné d’espionnage et SF spéculative, Gibson prouve que la vraie essence du roman cyberpunk se trouve dans le reflet de la société d’aujourd’hui, où la communication a pris le pas sur le dialogue, et où l’être humain cherche désespérément un sens à une existence toujours plus virtuelle soumise à une misère affective.
Inspiration Shadowrun : Depuis quelques mois, d’étranges animations apparaissent de manière aléatoire sur la Matrice, de courts extraits dépeignant des scènes de la vie quotidienne au début des années 2000. Aucune trace d’intrusion ne permet de savoir d’où viennent ces saynètes. Les médias ne tardent pas à s’emparer du phénomène, et la recherche du ou des artistes responsables de ces œuvres devient un passe-temps pour de nombreux hackers. Un Mr. Johnson contacte les runners pour les mettre sur l’affaire…