Dark Resonance // Phaedra Weldon

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Souvenez-vous. En 2010, à l’occasion des 20 ans de Shadowrun, paraissait l’anthologie Chrome & Magie. Regroupant une vingtaine de nouvelles prenant place en 2072, ce recueil devait précéder une nouvelle série de romans du Sixième Monde. Parmi les romans d’ors-et-déjà annoncés, un certain Dark Resonance, écrit par Phaedra Weldon. Weldon signait d’ailleurs l’une des nouvelles de Chrome & Magie, intitulée Caliban, une sorte de prologue à ce roman à venir.

La nouvelle avait la particularité de mettre en scène Dirk Montgomery, le détective privé créé par le regretté Nigel D. Findley dans 2XS. Malgré quelques erreurs de continuité, Caliban était un récit sympathique, qui donnait envie de connaître la suite. Malheureusement, des questions de droits coupèrent court à la publication des romans prévus. Dark Resonance vient enfin de paraître, cinq ans après la date prévue. Inutile de dire que Phaedra Weldon a du retravailler son manuscrit pour coller aux dernières évolutions du monde de Shadowrun.

Nous avions déjà décelé ce genre de révisions dans Fire & Frost, et elles n’avaient pas eu un effet très positif sur le roman de Kai O’Connal. Fort heureusement, Dark Resonance tient beaucoup mieux la route, et à l’exception de quelques passages un peu confus, l’histoire se suit sans déplaisir.

Le personnage principal de Dark Resonance est Kazuma Tetsu, l’un des protagonistes de Caliban. Travaillant pour Knight Errant Security à Los Angeles, Kazuma est en secret un technomancien. L’action se déroule en 2075, et les technomanciens sont toujours traqués par des mégacorporations peu scrupuleuses, et rendus responsables de tous les maux par le reste du monde. Aidé par le privé Dirk Montgomery, Kazuma cherche à retrouver la trace de sa sœur Hitomi, elle aussi technomancienne, disparue depuis plusieurs mois. Une nuit, il découvre dans un vieux serveur de la mégacorporation Horizon un paquet de données contenant le terme “Caliban” — un terme que Montgomery avait déjà vu associé à Hitomi. Pas de chance pour Kazuma, c’est la nuit qu’une équipe de shadowrunners a choisi pour voler ces mêmes données.

Pendant ce temps, la technomancienne Netcat, habituée de Jackpoint, surveille un nain nommé Draco Powell qui semble beaucoup s’intéresser à Kazuma. Sa vie en danger, Kazuma va devoir choisir ses alliés avec soin. Car quelque chose de malfaisant s’agite dans les tréfonds de la Matrice, laissant une vague de Dissonance sur son passage. Quel est le lien entre Hitomi, les données trouvées par Kazuma, la société de jeux virtuels Contagion Games, la mégacorporation Horizon, une étrange prophétie, et même un Grand Dragon ? Et surtout, quel est le rapport avec la pièce de William Shakespeare, La Tempête ?

Dark Resonance est en quelque sorte le roman faisant le lien entre 25 années de Shadowrun. Dirk Montgomery y joue un petit rôle, on y retrouve les personnages récurrents des récents suppléments comme Netcat et Slamm-O!, et il y est question des retombées de certains grands metaplots du passé, en particulier celui de l’Arcologie Renraku. S’il tombe parfois dans le piège de la jargonisation à outrance, Dark Resonance permet également de mieux comprendre la façon dont les technomanciens perçoivent le monde.

Si je devais faire un seul reproche à Dark Resonance, ce serait l’emploi d’une prophétie. Outre que j’ai toujours trouvé que les prophéties étaient des ressorts scénaristiques paresseux, celle de Dark Resonance n’apporte strictement rien à l’intrigue, et même ajoute de la confusion à une histoire au demeurant  accrocheuse.

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