Altered Carbon est l’adaptation en série télévisée du roman éponyme de Richard K. Morgan, (Carbone Modifié en version française). Avec un budget de 6 à 7 millions de dollars par épisode, il s’agit véritablement d’une superproduction, et l’un des plus gros projets de la plate-forme Netflix.
(Note : j’ai lu le roman et vu la série en version originale anglaise, je ne sais donc pas comment certains termes ont été “officiellement” traduits en VF.)
En 2384, la race humaine s’est disséminée dans l’espace. La technologie des “stacks”, des puces corticales capables de numériser la conscience d’un individu, a rendu l’humanité immortelle : en cas de décès, le “stack” est simplement réintégré dans un nouveau corps.
Dans les faits, cela a surtout créé une société où l’oligarchie dominante se maintient au pouvoir depuis des siècles, ses membres transférant leur conscience dans une série de corps clonés, tandis que les classes défavorisées doivent se contenter des rebuts. Les plus anciens de ces oligarques sont surnommés les “Meths”, en référence à Methuselah (Mathusalem).
Originaire du Monde de Harlan, Takeshi Kovacs (Will Yun Lee) faisait autrefois partie de la rébellion menée par Quellcrist Falconer, dont l’objectif était de détruire la technologie des stacks. Les vainqueurs écrivant les livres d’histoire, les Quellistes sont désormais considérés comme des terroristes.
Kovacs était par ailleurs membre des Envoys, des agents d’élite de la rébellion entraînés à se télécharger dans n’importe quel corps, sur n’importe quelle planète, et être immédiatement opérationnels; ils possédaient également une capacité d’observation et d’analyse leur permettant de se fondre dans n’importe quel milieu. Kovacs est le dernier de cette caste, décimée par les forces du Protectorat.
250 ans après sa “mort” et le gel de sa conscience, Kovacs est réintégré dans un nouveau corps (Joel Kinnaman), sur Terre. Sa résurrection a été commanditée par un Meth, Laurens Bancroft (James Purefoy); Bancroft a besoin des talents de Kovacs pour enquêter sur une mort suspecte : la sienne.
Le corps de Bancroft a en effet été retrouvé avec une balle dans la tête, victime de ce qui ressemble à un suicide. Une sauvegarde de la conscience de Bancroft a été téléchargée dans un nouveau corps, mais ce backup remonte à 48 heures avant sa mort. Bancroft pense avoir été assassiné, et souhaite que Kovacs le prouve; en échange, le Meth utilisera son influence pour obtenir un pardon total des crimes passés de l’ancien Quelliste.
Lequel n’a pas particulièrement envie de servir de laquais à Bancroft. Tandis qu’il s’apprête à prendre une chambre à l’hôtel Raven, géré par une intelligence artificielle affable basée sur Edgar Allan Poe (Chris Conner), Kovacs est attaqué par des gangsters qui connaissent son identité. Sa curiosité enfin piquée, le dernier Envoy accepte l’affaire. Alors qu’il commence à écumer les bas-fonds de Bay City en quête de réponse, il ne sait pas encore dans quel nid de vipères il vient de mettre le pied…
Tandis que l’affaire se complique à chaque nouvelle révélation, Kovacs devra apprendre à composer avec Kristin Ortega (Martha Higareda), une flic dure à cuire ayant à cœur de prouver aux Meths qu’ils ne sont pas aussi intouchables qu’ils le croient. Ortega semble également en vouloir à Kovacs pour une raison qui lui échappe…
La série Altered Carbon se révèle plutôt efficace. Bons acteurs (avec notamment un caméo pour Matt Frewer qui fait référence , scènes d’action brutales, effets spéciaux spectaculaires, production value impressionnante : jamais on avait vu du cyberpunk de cette qualité à la télévision. L’histoire suit les grandes lignes de celle du roman, mais avec de nombreux changements, petits et grands, en particulier dans la deuxième moitié de la série.
C’est ainsi que certains personnages ont disparu (Trepp, notamment), tandis que d’autres ont été fusionnés (la Quellcrist Falconer de la série incorpore ainsi des aspects de Virginia Vidaura, un personnage du troisième roman de la série, Woken Furies). De manière générale, beaucoup de ces changements semblent surtout préparer le terrain pour une future adaptation du reste de la trilogie de romans.
Mais si certaines de ces modifications sont compréhensibles et même bienvenues (Poe est un personnage tellement attachant qu’on en oublie que dans le roman, l’hôtel ne se nomme pas le Raven mais le Hendrix…), d’autres sont plus controversées. C’est ainsi que dans le roman, les Envoys ne font pas partie de la rébellion Quelliste mais sont au contraire des “agents provocateurs” au service du Protectorat. Un autre changement d’envergure concerne l’identité d’un certain personnage, mais on ne le dévoilera pas ici.
Malgré ces incartades parfois discutables au roman originel, et un dernier acte un peu over-the-top, Altered Carbon est indéniablement un pari réussi pour Netflix. Vivement la suite.
Inspiration Shadowrun : Mr. Johnson, un richissime homme d’affaires, contacte les runners dans la Matrice pour enquêter sur son propre meurtre, auquel il a “survécu” sous la forme d’un fantôme électronique. Qui a fait le coup ? La famille du Johnson, briguant l’héritage ? Ses anciens associés ? Ses contacts peu recommandables au sein de diverses organisations criminelles ? Et si la vérité était à la fois plus simple… et terriblement plus compliquée ?
Ca fait un bail que je me creuse la tête pour savoir comment adapter le roman originel en partie SR. Maintenant que tous nos arcs Europe et Lagos sont clos, la prochaine partie devrait être un déménagement vers l’Asie, en partie grace à cette aventure.
Dans mon accroche, c’est l’un des “corps” semi autonome d’une IA qui a été assassiné avant que celui ci ce fasse sa mise à jour d’informations/émotions. Les joueurs sont contactés par le nouveau corps / l’IA pour enquêter sur sa mort.
Le roman est assez complexe, et j’avais décidé de faire l’impasse sur toute la partie de la relation Ortega/Kovac pour ne me concentrer que sur le meurtre de Bancroft en lui même. Je zappais aussi la partie autour de la trempeuse.
Les joueurs avaient donc le droit : introduction, séquence du Hendrix ; analyse des lettres de mort et rencontre avec l’ancien marine, recherche dans le bordel glauque ; retraçage de l’emploi du temps et passage à “La Tête dans les Nuages” (Maisons) ; second passage dans le bordel glauque, capture & massacre de la clinique ; compréhension du chantage et rencontre avec l’autre partie ; infiltration de LTdlN pour trouver les preuves/vengeance commandée ou fabriquer de fausses preuves comme dans le roman avec le bordel glauque .
La difficulté est comment faire comprendre au joueur qu’une tierce personne a fait faire quelque chose à Bancroft, et que celui-ci sous le remord et pour ne pas infecter/incriminer sa personnalité principale…
Je trouve effectivement dommage que la série ai décidé de faire des “envoys” [“diplos” en Français] des rebelles contre les UN. Il y a un manque de crédibilités: Comment un petit groupe de rebelles auraient pu mettre en place une formation aussi poussé pour entrainer des “super Marines” devant combattre l’ordre établi des UN ? par quel bias. ? avec quel moyen ? ce n’est pas expliqué. Dans le roman le héro est démobilisé. Son ancien emploi de “diplo” lui interdit d’obtenir d’autre fonction publique, ou dans les forces de écurités. Trop efficace? Donc il devient… Une sorte de Shadowrunner… ! ?
Il est bien dommage que la série n’ai pas pris le partie de traiter cet aspect de la vie de Kovacs: Il a donné sa vie pour l’ordre établi et l’administration l’a empeché de la continuer.
Sinon c’est une très bonne série. Et une bonne inspit pour Shadowrun. Mais je préfère le roman.