[Jeux vidéo SR] La canonicité des jeux vidéo Shadowrun

Huit jeux vidéo inspirés par Shadowrun sont sortis depuis le début des années quatre-vingt-dix. Et vu le succès de la récente trilogie de Harebrained Schemes (Shadowrun Returns, Dragonfall, Hong Kong), de nombreux joueurs et MJ se demandent si les intrigues de ces adaptations vidéoludiques sont considérées comme “canon” vis-à-vis de l’univers du jeu sur table. Il faut dire que ces trois titres en particulier apportent des réponses plutôt claires à certains des mystères du jeu de rôle.

Mais ces réponses sont-elles “officielles” ? Pont-on y faire référence dans nos parties sans dénaturer le “vrai” univers de Shadowrun ? Réponse au cas-par-cas…


Shadowrun (Super Nintendo, 1993) : Seattle, 2050. Jake Armitage, un coursier spécialisé dans le transport de données sensibles, se retrouve mêlé à un sinistre complot visant à créer une intelligence artificielle capable de contrôler la Matrice. Pour stopper cette menace, Jake et ses alliés (dont Kitsune, une zoocanthrope renard) devront se mesurer à la Aneki Corporation, à un dragon appelé Drake, ainsi qu’à un puissant esprit libre, le “Jester Spirit”. Jake finira par faire face à l’IA dans les serveurs d’Aneki et à la détruire. Plus d’infos ici. À noter que Jake réapparaît en tant que PNJ dans Shadowrun Returns.

  • Canonicité : partielle. Le scénario du jeu étant principalement inspiré du roman de Robert N. Charette, Ne traite jamais avec un Dragon, les deux histoires ne peuvent pas entièrement cohabiter dans l’univers Shadowrun. Toutefois, le scénario Splintered State (Fragmentation en VF) pour Shadowrun 5 “canonise” l’existence de Jake Armitage, et explique que l’IA qu’il a affronté était une des expériences préfigurant la création des super-IA comme Deus ou Magaera.
    Une zoocanthrope renard nommée Kitsune apparaît par ailleurs dans un scénario du supplément Enclaves Corporatistes; il pourrait s’agir du même personnage que celui du jeu. Enfin, certains fans pensent que le Jester Spirit pourrait être lié à Gwynplayne, un esprit créé par Harlequin se faisant lui aussi appeler le “Jester”.

Shadowrun (Mega Drive, 1994) : Seattle, 2058. Pour venger la mort de son frère, le jeune Joshua rejoint les Ombres de Seattle. Sa quête de réponses le conduira à s’allier avec Harlequin et à s’aventurer en territoire Salish-Shidhe, sur les terres de la tribu Sinsearach, pour empêcher le retour de Thon, un esprit malfaisant. Plus d’infos ici.

  • Canonicité : inconnue. Il n’existe aucune référence aux événements décrits dans ce jeu dans les différents ouvrages de la gamme. Toutefois, on sait qu’Harlequin a mené de multiples batailles contre les Horreurs et autres menaces astrales aux quatre coins du monde. Le jeu Mega Drive pourrait raconter l’une de ces batailles, jamais révélée au grand jour.

Shadowrun (Mega-CD, 1996) : Les aventures d’un groupe de runners dans les Ombres de Tôkyô, en 2053. Plus d’infos ici.

  • Canonicité : nulle. Le jeu est basé sur la version Group SNE de Shadowrun, qui proposait une vision alternative du Japon, irréconciliable avec sa représentation canonique.

Shadowrun (PC et Xbox, 2007) : Un first-person shooter multijoueur se déroulant en 2031, dans lequel les forces du Lineage affrontent celles de la corporation RNA Global pour le contrôle de mystérieux artefacts découverts dans une pyramide enfouie sous la ville de Santos, au Brésil.

  • Canonicité : nulle. Le jeu est une adaptation très libre de l’univers Shadowrun. J’essaie de m’en inspirer pour recréer un cadre de campagne plus proche du canon, vous pouvez y jeter un œil ici.


Shadowrun Returns : Dead Man’s Switch (2013) : En 2054, un shadowrunner mène l’enquête sur le meurtre d’un ancien compagnon d’armes. Cela le mettra sur la piste d’un tueur en série sévissant dans les bas-fonds de Seattle, et d’une menace d’une plus grande envergure, liée à la puissante famille Telestrian. Plus d’infos ici.

  • Canonicité : faible. Les scénaristes du jeu ont essayer de lier leur histoire aux romans Loup Solitaire, 2XS, et à la célèbre campagne de la Confrérie Universelle, faisant de multiples références à leurs intrigues respectives.
    Mais le jeu compte beaucoup trop d’erreurs de chronologie et ignore totalement les informations publiées dans les éditions plus récente du jeu (notamment concernant les membres de la famille Telestrian : par exemple dans le canon du jeu de rôle Marie-Louise Telestrian est la jeune sœur de James Telestrian III, mais devient sa fille dans le jeu vidéo).
    Les auteurs du jeu de rôle considèrent par conséquent l’intrigue de Dead Man’s Switch comme une réalité alternative.
    Le tueur en série du jeu (“l’Éventreur de la Cité d’Émeraude”) est toutefois mentionné en passant dans le supplément Dark Terrors parmi d’autres émules de Jack l’Éventreur ayant sévi dans le Sixième Monde.

Shadowrun : Dragonfall (2014) : 2054, Berlin. Un groupe de runners se retrouve mêlé à un sinistre complot lié à la chute du Grand Dragon Feuerschwinge, en 2012.

  • Canonicité : partielle. Le supplément allemand Datapuls ADL pour Shadowrun 5, publié en octobre 2016, fait de multiples références aux événements et personnages du jeu vidéo et leur impact sur les Ombres berlinoises. L’IA Apex est également mentionnée, ramenée à la vie (numérique) lors de l’Émergence. En revanche, l’ouvrage ne confirme pas les révélations au sujet de Feuerschwinge.

Shadowrun Chronicles : Boston Lockdown (2014) : Boston, 2076. La cité se retrouve en quarantaine suite à la chute d’un Dragon au milieu du stade de Fenway, répandant dans son sillage une mystérieuse pluie irisée…

  • Canonicité : élevée. Le cadre et l’histoire de ce jeu vidéo ont été développés en collaboration avec les auteurs du jeu de rôle papier et sont intimement liées au supplément Lockdown pour Shadowrun 5. Malgré tout, quelques contradictions existent entre le jeu vidéo et le livre.

Shadowrun : Hong Kong (2015) : Répondant à l’appel de leur père adoptif, deux anciens gosses des rues de Seattle débarquent à Hong Kong, en 2056. Ils se retrouvent accusés de terrorisme et traqués par la police locale, et forcés de rejoindre les Ombres. Ils seront bientôt confrontés aux sombres mystères de la Citadelle de Kowloon…

  • Canonicité : partielle. Bien qu’accompagné par un mini supplément écrit par Catalyst Game Labs décrivant Hong Kong, l’intrigue développée dans le jeu prenait de nombreuses libertés avec le canon. Un des scénarios inclus dans Shadowrun Anarchy fait toutefois référence à certains événements de Hong Kong.

3 thoughts on “[Jeux vidéo SR] La canonicité des jeux vidéo Shadowrun

  1. Jeanquille

    Merci pour ce dossier 🙂
    J’aI bien aimé Shadowrun Returns et j’ai adoré Dragonfall.
    Par contre je ne suis pas parvenu à finir Hong Kong. Trop verbeux, beaucoup trop de blabla inutile. Je me suis lassé avant la fin.
    Je me tâte à faire un de ces jours l’opus snes en émulation…

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    1. Opsys Post author

      Oui, Hong Kong tombe dans le piège du “lore dump”, la surenchère d’informations et d’explications qui écrasent le joueur dans les premières heures. Mais ça s’arrange par la suite et il y a de très bons moments. Il faut juste tenir jusque-là ^^

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  2. esprism

    En dehors de l’histoire, il y a aussi la représentation graphique, la cohérence entre le gameplay et la réalité du monde (je ne parle pas des règles hein ^^) etc.
    Parfois on a un truc bien fichu mais avec une incohérence sur une représentation graphique ou sur tel pouvoir du jeu pour un archétype qui n’a pas de logique dans le monde.

    Parfois c’est un truc cosmétique, comme un choix de couleur de peau trop restreint sur certains meta-types. Parfois c’est plus gênant comme un magicien qui magicien qui fait un sort mana sur un drone…

    Moi ça me gêne pas dans un jeu mais j’en connais pas mal qui ont eu du mal à cause de ça 🙂

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