Rain Oshiro est issue des ranges de l’organisation militaire Origami. Suite à une mission ayant mal tourné, elle a disparu dans la nature et se cache désormais dans les bas fonds de Prygat City, tentant de rassembler suffisamment d’argent pour acheter son exfiltration de cette prison urbaine. Mais Rain a fini par faire suffisamment de vagues et a attiré l’attention d’Origami, qui dépêche ses commandos à ses trousses. Commence alors pour Rain une fuite éperdue dans les rues futuristes de Prygat…
RUNLOVEKILL ne fait pas dans le détail et ne prétend pas proposer une intrigue compliquée. L’action est menée tambour battant, portée par le dessin ultra dynamique d’Eric Canete — arts martiaux, gunfights, courses-poursuites et explosions s’enchaînent à un rythme proche de la tachycardie. Quelques flashbacks viennent mettre en lumière le passé de Rain et ses relations houleuses avec Origami, permettant de reprendre son souffle entre deux scènes d’actions échevelées. Le design des armes, machines et cyborgs est très réussi, et donne envie d’en apprendre davantage sur Prygat, cité en perpétuel chantier aux allures d’instrument de musique éventré.
RUNLOVEKILL n’est pas aussi maîtrisé que d’autres comics que l’on a pu chroniquer récemment, comme Empty Zone, ni aussi nuancé que Tokyo Ghost, mais il est aussi plus facile d’accès. Cette nouvelle série co-écrite par Canete et Jonathan Tsuei possède également un charme bien à elle, pour son côté punchy et coloré, et surtout la mise en scène nerveuse et hallucinée de ses séquences d’action. Avec seulement quatre numéros au compteur, la série est encore jeune et aura sans aucun doute l’occasion de s’améliorer et gagner en profondeur — pour l’instant, elle s’apprécie comme un shot d’adrénaline aussi cyber que punk.
Inspiration Shadowrun : Origami est le nom porté par un groupe de mercenaires connu pour ses méthodes expéditives… et quelques bavures. Rain, une connaissance des personnages-joueurs, a jadis fait partie de ce crew — mais Rain, méfiante, parle peu de son passé, et seuls ses amis proches connaissent (ou soupçonnent) son ancienne affiliation. Lorsqu’Origami resurgit dans la vie de Rain afin de régler de vieux comptes, la jeune femme n’a d’autres choix que de faire appel à ses camarades runners. Mais qu’arrivera-t-il lorsqu’Origami proposera aux runners une somme rondelette pour qu’ils lui livrent la fugitive ? L’amitié et la loyauté ont-elles leur place dans les Ombres, ou bien tout se résume-t-il au seul business ?